Page:Chamberlain - Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, 1900.djvu/118

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table, qu’il est presque superflu, d’y ajouter une narration suivie. En mai 1872, au cinquante-neuvième anniversaire de Wagner, la première pierre du Festspielhaus fut posée ; des sociétés wagnériennes (Wagnervereine) s’étaient partout formées, et un « patronat » devait procurer les moyens financiers nécessaires à l’exécution du plan ; les premiers Festspiele devaient avoir lieu en 1874, mais les contributions furent si lentes à rentrer, que la construction ne put avancer que fort lentement, et aurait même été interrompue sans une haute intervention ; enfin, en 1876, on put donner les premiers Festspiele ; l’œuvre maîtresse de Wagner, l’Anneau du Nibelung, « conçu dans la confiance en l’esprit allemand et terminé à la gloire de son auguste bienfaiteur, le roi Louis II de Bavière », comme le dit la dédicace, fut représenté trois fois. Cependant, l’intérêt pour ces solennités était resté confiné dans un cercle si restreint, et la presse avait tant fait pour tenir à l’écart les amis de l’art encore hésitants, que le déficit fut énorme ; et comme le prétendu « patronat » s’était dispersé à tous les vents, la charge en resta tout entière sur les épaules de Wagner. « L’auguste bienfaiteur » sauva, encore cette fois, son ami de la ruine. En l’an 1877 se fonda un deuxième patronat ; celui-ci devait, avant tout, s’occuper de la fondation d’une école de Bayreuth, et en connexion avec cette école, de la répétition périodique des Festspiele ; puisque le théâtre était bâti, les conditions matérielles ne semblaient pas difficiles à "réunir. Cet essai fut encore plus malheureux que le premier ; les élèves furent retenus et intimidés par la presse et par l’attitude des cercles musicaux officiels, et l’argent n’arriva qu’en quantité trop minime pour qu’on pût aboutir à quoi que ce fût. Les précieuses années s’écoulaient l’une après l’autre ; dans