Page:Chamberlain - Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, 1900.djvu/22

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quente d’événements encore récents au moment où il y faisait allusion. Par exemple, si l’on veut des renseignements de première main sur sa participation aux troubles de Dresde, survenus en 1849, on les trouvera dans sa Communication à mes amis, terminée en août 1851 et publiée à la fin de la même année. Bien plus, si même l’indomptable amour de la vérité dont Wagner fit toujours preuve ne suffisait pas à nous garantir l’exactitude de sa relation, nous en trouverions la confirmation indiscutable dans un grand nombre de ses lettres écrites de 1847 à 1850. Personne ne saurait douter de la ténacité extraordinaire de sa mémoire et ce serait une véritable folie de suspecter la sincérité d’un homme dont la vie entière ne présente pas même une ombre, je ne dis pas de calcul intéréssé, mais de la prudence mondaine la plus élémentaire.

Je crois inutile de prolonger la discussion sur ce point. Sans doute, les natures vulgaires ajouteront toujours plus de foi au témoignage de la petitesse qu’à celui de la grandeur ; mais, pour nous, il est inestimable d’avoir, sur les divers événements de la vie de Wagner, des témoignages sortis de sa bouche même, qui résument ces événements en deux ou trois traits caractéristiques, sans s’arrêter à des détails insignifiants, et qui, joints à sa multiple et fréquente expression de sa