Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/142

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J l8 OEUVRES

on se récrierait contre cette audace. Heureusement le Saint-Esprit nest ])as exposé aux persécutions , et ne les craint pas plus (pi'il ne les inspire ou ne les approuve.

T. 25 Paroles rt regards , tout est eliarinc dans vous.

Cet éloge est trop direct, et le goût délicat de madame de Mon- tespan eût sans doute été plus flatte d'une louange plus fine. Tout ce que lui dit La F<mtaine est assez connnun ; mais il \ a deux vers bien singuliers :

'W 2j. F.t d'un plus grand maître que moi A olre louange esl le jiarliigc

Ce grand maître était , comnu- ou le sait , Louis XIV. Peut-être un autre que La Fontaine n'eut pas osé s'exjirimer aussi simplement ; mais la bonhommie a bien des didits.

��Ce second volume ouvre par le plus beau des Apologues de La Fontaine, et de tous ses Apologues. Outre le mérite de I exécution , qui dans son genre est aussi parfaite cpie celle du cbène et du roseau , cette fable a l'avantage d'im fond beaucoup plus ricbe et plus (tendu; et les applications morales en sont bien ani remeut iuijiortaiites. C'est presque l'hisfcire de toute société bumaine.

Le lieu de la scène est imposant ; c'est rasseuil)li'e g<U(rale des animaux. L'époque en est terrible, celle d'une peste univei selle ; l'intérêt aussi grand qu'il peut être dans im Apol* gue, celui desau\er presque tous les êti'es ; hôtes t/c /'univers soti': le nom (/'(iniinaii.r, comme a dit La Fontaine dans un autreendroit. Les discomsdes ti ois principaux personnages , le lion, le renard cl i'iuie , son! diMie vérité telle que Molière lui-mênu' n'eût ])u iillcr plus loin. Le dé- nouement de la pièce a , comuu' celui d'une lionne comédie , le jnérile d'être préparé sans être prévu , et donne lieu à une surpii.se agréable, a])rès laquelle l'esprit est connue foicé «le rêvera la leçon qu'il vient de rece\(»ir , et aux con»équences qu'elle lui pn seule.

Passons au d, taii.

L'auteur conunencc par le plus grand ton. . . Un mal qui rcjunut

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