Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/268

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pour le bol il leur, qui passe sans iiilervalle de l'a- sile maternel sous la sauve-garde de rainiticî Dès ce moment, messieurs , je ne puis que vous rappeler des faits connus de la plupart d'entre vous ; et si j'ose vous en occuper , si je in'arrèle un moment sur la peinture de cette union frater- nelle, c'est que le nom seul de M. de Sainte- Palaye m'en fait un devoir indispensable : c'est riiommage le plus digne de sa mémoire; et a'ous- méme vous pensez que le sanctuaire des lellres ouvert aux talens ne s'bonore pas moins des \ er- tus qui les embellissent.

La tendresse des deux frères conmiença dès leur naissance; car ils étaient jiuneaux : circons- tance précieuse qu'ils rappelaient toujoin^s avec plaisir. Ce titre de jumeaux lem- paraissait le pré- sent le plus heureux que leur eût fait la nature, et la portion la plus cliere de fliéritage paternel : il avait le mérite de reculer pour eux l'époque d'une amitié si tendre; ou plutôt ils lui devaient le bonheur inestimable de ne pouvoir trouver, dans leur vie entière , un moment où ils ne se fussent point aimés. M. de Sainte-Palaye n'a fait que six vers dans sa vie , et c'est la traduction d'une épi- gramme grecque siu" deux jiuneaux. Le testament des deux frères, car ils n'en firent qu'un (et celui qui mourut le premier disposa des biens de l'autre), leur testament distingua, par un legs con- sidérable, doux parentes éloignées qui avaient l'a- vantage, ina])préciableà leurs >eux, d'être sœurs,

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