Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/276

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blie encore quelques traits intéressansou curieux de sa vie privée, de ses voyages, les honneurs littéraires qu'il reçut en France et en Italie ? Eh ! que sont, auprès d'un sentiment, les titres, les honneurs littéraires?... Je ne vous offense pas, messierirs ; qui d'entre vous, au milieu de ses tra- vaux , de ses succès, dans la jouissance d'une juste célél^rité , n'a point en\ié plus d'une fois peut-être les doiiceurs habituelles qu'une telle union répandit sur une vie si longue et si heu- reuse ? Prestige de la gloire , éclat de la renommée, illusions si brillantes et si vaines, si recherchées et si tromptnises, auriez-vous rempli ses jours d'une félicité si pure et si durable? Ah! l'amitié plus fi- dèle ne trompa point 31. deSainte-Palaye; elle fut le bonheur de sa \ ie entière , et non le men- songe d'un moinent. Son ami lui peut échapper, comme tous les biens nous échaj)pent ; mais l'a- mitié lui reste, et n'accuse j>oint Terreur de ses plaisirs passés. Elle lui coule des regrets, mais non celui d'avoir vécu pour elle ; et ses regrets encore, mêlés à l'image qui les rend chers à son cœur, reçoivent de cette imaoe même le charme secret qui les tempère, les adoucit , et les égare en quelque sorte dans ralUMidrisscmciir (l(>s sou- venirs. Que dis-jc ? o consolation ! ù bonheur d'une destinée si rare ! c'est familié qui veille encore sur ses derniers jours. Il pleure un frère , il est vrai,- m;us il le |)|{>u!e dans le sein d'un ami fiui partage celle perle, qui le i-(Mnj>lace aulanl

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