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DE CHAMFORT. ^D )

qiiemment , même sous l'ancien régime ; et cette seule observation paraît indiquer la réponse qu'on doit faire à ces questions sous le régime nouveau. Mais , avant de prononcer une réponse définitive , rappelons les principaux faits. Ils sont notoires , ils sont avérés; ils ont été recueillis religieuse- ment par les historiens de cette compagnie : ils ne seront pas contestés; on ne récuse pas pour té- moins ses panégyristes.

Quelques gens de lettres, plus ou moins es- timés de leur temps, s'assemblaient librement et par goût chez un de leurs amis, qu'ils élurent leur secrétaire. Cette société , composée seule- ment de neuf ou dix hommes, subsista inconnue pendant quatre ou cinq ans, et servit à faire naî- tre différens ouvrages que plusieurs d'entre eux donnèrent au public. Richelieu, alors tout-puis- sant, eut connaissance de cette association. Cet homme , qu'un instinct rare éclairait sur tous les moyens d'étendre ou de perfectionner le des- potisme, voulut influer sur cette société nais- sante : il lui offrit sa protection , et lui proposa de la constituer sous autorité publique. Ces offres, qui affligèrent les associés , étaient à peu près des ordres : il fallut fléchir. Placés entre sa protection et sa haine, leur choix pouvait-il être douteux? Après d'assez vives oppositions du parlement, toujours inquiet, toujours en garde contre tout ce qui venait de Richelieu ; après plusieurs débats sur les limites de la compétence académique( que le parlement,

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