Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/308

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284 OEUVRES

tioii, les grands intérêts de la France, ambition- neront beaucoup une frivole distinctions laquelle le despotisme bornait , ou j^lutot condanniait les plus rares talens ? Qui ne sent que , si Corneille et Hacine ont daigné apporter dans une si étroite enceinte les lauriers du théâtre , cette bizarrerie tenait à plusieurs vices d'un système social qui n'est plus , au prestige d'une vanilé qui ne peut plus être, à la tyrannie d'im usage établi , comme un impôt, sur les talens ; enfin à de petites con- venances fugitives , maintenant disparues devant la liberté et englouties dans l'égalité civile et po- litique, comme un ruisseau dans l'Océan ?

Epargnez-donc, Messieurs, à l'académie ime mort naturelle; doiuiez à ses partisans, s'il en reste , la consolation de croire que sans vous elle était immortelle : qu'elle ait du moins l'honneur de succomber dans une époque mémorable , et d'être ensevelie avec de plus puissantes corpora- tions. Pour cette fois , vous avez peu de clameurs à craindre ; car c'est une chose remaïquable que l'académie , quoique si peu onéreuse au public , n'ait jamais joui de la faveur populaire. Quant au chagrin que vous causerez à ses membres par leiu' séparation , croyez qu'il r.e contiendra dans les bornes d'ime hypocrite et facile décence. TJéployez dojic à la l'ois, et volie fidélité à vos principes sur les corporations , et votre estime pour les lettres , en détruisant ces corps et en traitant les membres avec une libérale équilé

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