Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/152

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1)K CîI.VMFORT. ll\l

— Cûlbcrt disait, à propos de l’industrie- de la nation, que le Français changerait les rochers en or, si on le laissait faire.

— « Je sais nie suffire, disait ]\I..., et dans l’oc- casion je saurai bien me passer de moi », vou- lant dire qu’il mourrait sans chagrin.

— « Une idée qui se montre deux fois dans un ouvrage, surtout à peu de distance, disait M..., me fait l’effet de ces gens qui, après avoir pris congé, rentrent pour reprendre leur épée ou leur ciia- peau. »

— ce Je joue aux échecs à vingt-quatre sous, dans un salon où le passe-dix est à cent louis», disait un général employé dans une guerre difficile et ingrate, tandis que d’autres faisaient des cam- pagnes faciles et bri liantes.

— Mademoiselle du Thé, ayant perdu un de ses*amans, et cette aventure ayant fait du bruit, un homme qui alla la voir, la trouva jouant de la harpe, et lui dit avec surprise : « Eh 1 mon Dieu! je m’attendais à vous trouver dans la désolation. — Ahl dit-elle d’un ton pathétique, c’tait hier qu’il fallait me voir. »

— La marquise de Saint-Pierre était dans une société où on disait que M. de Pxichelieu avait eu beaucoup de femmes, sans en avoir jamais aimé une. ce Sans aimer, c’est bientôt dit, reprit -eile: moi, je sais une femme pour laquelle il est revenu de trois cents lieues. » Ici elle raconte l’histoire en troisième personne, et, gagnée par sa narration :