Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/155

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1 44 OEUVRES

— Milord Tiraiiley disait qu’après avoir ôté à un Espagnol ce qu’il avait de bon, ée qu’il en restait était un Portuais. Il disait cela étant am- bassadeur en Portugal.

— Le vicomte de S.,., aborda nn jour M. de Vaines, en lui disant: « Est-il \rai, monsieur, que, dans une maison où l’on avait eu la bonté de . me trouver de l’esprit, vous avez dit que je n’en avais pas du tout ? » M. de Vaines lui répondit :

« Monsieur, il n’y a pas un seul mot de vrai dans tout cela ; je n’ai jamais été dans une maison où l’on vous trouvât de l’esprit, et je n’ai jamais dit que vous n’en aviez pas. »

— M.... me disait que ceux qni entrent par écrit dans de longues justifications devant le pu- blic, lui paraissaient ressembler aux chieiis qui courent et jappent après une chaise de poste.

— L’homme arrive novice à chaque âge de la vie.

— M.... disait à un jeune homme qni ne s’a- percevait pas qu’il était aimé d’une femme : « Vous êtes encore bien jeune, vous ne savez lire que les gros caractères. »

— « Pourquoi donc, disait mademoiselle de...., âée de douze ans, pourquoi cette phrast’ : » Ap- «preiîdre à mourir? )> Je vois qu’on y réussit très- bien dès la première fois. »

- On disait à M...., qui n’était plus jeune : «Vous n’êtes plus capable d’aimer. — Je ne fose plus, dit-il, mais je me dis encore quelquefois