Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/412

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cessèrent qu’an commencement du règne d’I Hé- ron.

Hiéron, descendu de Gélon, qui comme lui fit le bonheur de Syracuse, avait comme lui com- mencé par être un usurpateur. Il avait fait la paix avec les Carthaginois, et même s’était ligué avec eux contre les Mamertins, peuplade italienne et guerrière, qui avaient envahi Messane, un des plus beaux territoires de l’île, et qui s’étaient fortifiés par une alliance avec Rome : époque remarquable de la première descente des Romains en Sicile. Hiéron battu par eux, mécontent des Carthagi- nois, les abandonne pour s’allier aux Vainqueurs, dont sa prudence prévoit la grandeur future, conduite qui fit pendant soixante ans le bonheur de Syracuse. On voit avec surprise cette ville heu- reuse, et jouissant d’une tranquillité constante et inaltérable au milieu des calamités du reste de la Sicile, entre les armées et les flottes des deux grandes puissances qui se disputaient l’empire du monde.

Dans ce long période, Hiéron s’occupant de l’administration intérieure de son royaume, du commerce, surtout de l’agriculture, composant même un livre sur cet art, première richesse de tous les pays, et surtout du sien, y rapportait la plupart des lois dont il rédigea lui-même le code, lois qui gouvernèrent la Sicile après lui, et qui furent respectées par les Romains. Il rassemblait autour de lui tous les arts, ceux d’utilité, ceux II. 26