Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/447

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allait couronner. Le jour de la cérémonie appro- chait. André fut assassiné au sortir de la cliainbre de la reine, à Averse, où était la cour. On l’étran- gla, et son corps fut jeté par une fenêtre.

La Reine, à dix-huit ans, veuve ainsi d’un prince qu’elle n’aimait pas, entendit les rumeurs et les soupçons du peuple ; et tandis que le moine Robert et les Hongrois étaient encore dans la consternation, elle assemble son conseil, se jus- tifie avec éloquence, et fait informer sur un crime c|ui venait de se commettre presque sous ses yeux.

Deux gentilshommes, peut-être innocens, furent punis de mort. Le pape veut connaître d’un at- tentat, suite funeste de sa bulle. Jeanne, loin de s’y opposer, envoie même à Louis, roi de Hongrie et frère d’André, un ambassadeur, et se marie bientôt à Louis, frère de Robert, prince de Ta- rente, fils de Charles ii.

Mais le roi de Hongrie s’avance en Italie avec une armée formidable, faisant portera la tête de ses troupes un étendard noir sur lequel on avait représenté la fin tragique de son malheureux frère. Jeanne épouvantée assemble son conseil ; et jugeant que le vengeur est inflexible, elle se retire en Provence avec son nouvel époux, laissant à Naples son fils Charobert, âgé de trois ans, pour désarmer, s’il se peut, le vainqueur.

Louis, dont l’étendard annonce les projets, ne trouvant point de résistance, poursuit sa marche. Les villes lui font présenter leurs clefs ; il y met