Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/137

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DE CELOIFORT. I 29

Votre raort ( pardonnez aux fureurs tles amans ) Ne me paraissait pas le plus grand des tourmens. Mais à mes tristes yeux votre mort préparée, Dans toute son horreur ne s'était pas montrée : Je ne vous voyais pas, ainsi que je vous vois, Prêt à me dire adieu pour la dernière fois. Seigneur , je sais trop bien avec quelle constance Vous allez de la mort affronter la présence , Je sais que jotre cœur se fait quelques plaisirs De me prouver sa foi dans ses derniers soupirs ; Mais , liélas ! épargnez une âme plus timide ; Mesurez vos mallieuis aux forces d'Atalide ; Et ne m'exposez point aux plus vives douleurs , Qui jamais d'une amante épuisèrent les pleurs.

��Et que deviendrez-vous si , dès cette journée , Je célèbre à vos yeux ce funeste hyraénée ?

��Ne vous informez point ce que je deviendrai :

Peut-être à mon destin , Seigneur , j'obéirai.

Que sais-je ^ A ma douleur je chercherai des charmes ;

Je songerai peut-être, au milieu de mes larmes.

Qu'à vous perdre pour moi vous étiez résolu ,

Que vous vivez , qu'enfin c'est moi qui l'ai voulu.

Quel intérêt! quelle délicatesse! quelle con- naissance profonde du cœur humain ! Il n'y a à reprendre , dans ce morceau , que ce vers-ci :

Ne vous informez pas ce que je deviendrai. IV. Q

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