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DE CHAMFORT. 169

nouvelle. Il est le principal ressort de celles de Plante et de Téreiice; et on trome chez eux des peintures très savantes de cette passion.

Nulle autre passion, en elïet, ne paraît plus favorable à la comédie. La finesse, la vivacité des sentimens cpi'elle inspire, les brouilleries, les raccommodemens , les dépits, ies jalousies, etc., tout concourt à la rendre extrèmeraent comique.

Tantôt c'est un amant qui fait ce qu'il ne croit pas faire, ou qui dit le contraire de ce qu'il veut dire ; qui est dominé par un sentiment qu il croit avoir vaincu, ou qui découvre ce qu'il prend grand soin de cacher.

Le raccommodement de deux ?mans dans la Mère coquette^ la même scène à peu près dans le Dépit amoureux , dans le Tartuffe^ dans le Bour- geois gentilliomme'. toutes ces scènes qui ne sont que des développemens de l'ode d'Horace Donec gratus eram tibi , toutes ces scènes sont des mo- dèles en ce genre. 3 -'«— ->r

Racine, avant qu'il eût perfectionné l'idée qu'il avait de la vraie tragédie, avait développé, dans Aiulromaque ^ quelques-uns de ces mouve- mens ; mais il conçut bientôt après qu'il devait les abandomier à Molière.

Dans la vraie corné :;ie, il faut observer de tour, ner toujours les scènes d'amans en eaieté. Cette attention est d'autant plus nécessaire , que ces scènes sont devenues des lieux communs,quele spec- tateur ne daigne écouter que quand l'auteur déve-

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