Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/227

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DE CITAMFORT. -2 I «J

■vissant ; il rappelle l'âge d'or , où le goût seul fai- sait le choix des amans, et le sentiment, lems liens et leurs délices. C'est parmi nos bergers que l'amour est vraiment un enfant : simple comme la nature qui le produit, il plaît sans fard et sans déguisement , il blesse sans cruauté , il attache sans violence. De telles peintures demandent une musique naïve, des airs simples, un chant uni , une symphonie douce et tendre ; mais ce genre semble- épuisé parmi nous, et n'avoir plus rien que de fade et de monotone.

POÈME LYRIQUE, OPÉRA.

Les Italiens ont appelé le poème lyrique ou le spectacle en musique, opéra ^ et ce mot a été adopté en français.

Tout art d'imitation est fondé sur un mensonge : ce mensonge est une espèce d'hypothèse établie et admise en vertu d'une convention tacite entre l'artiste et ses juges. Passez-moi ce premier men- songe, a dit l'artiste, et je vous mentirai avec tant de vérité que vous y serez trompés.

L'imitation de la nature par le chant a du être une des premières qui se soient offertes à l'ima- gination. Tout être vivant est sollicité, par le sen- timent de son existence, à produire, en de certains momens, des accens plus ou moins mélodieux, suivant la nature de ses organes.

Comment , au milieu de tant de chanteurs ,

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