Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/178

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1^4 ŒUVRES

Trop faible er.cor pour porter la coignée , Mais de bonne heure au travail façonnée, Tantôt sa main 'lonne au flexible osier, En se jouant , la forme d'un panier : Tantôt il sème autour de son asile , Non pas des fleurs, mais un légume utile Que l'appétit assaisonne au besoin ,

Et pour compagne Annette sa cousine, Rose naissante ; elle était orpheline Dès son enfance; et n'ayant d'autre appui Que son pauvre oncle, elle virait chez lui. Tout beau, couleur, va dire un petit maître; De sa beauté vous ne nous dites mol : Faites la belle, ou vous n'êtes qu'un sot. Belle ! eh qu'importe ? a-t-on besoin de l'être A quatorze ans 1* mais Annette l'étail , Sans le savoir. Ahl je n'ose le dire : L'ne fontaine avait pu l'en instruire. Sur ce point là si Janot se taisait , Dans ses regards elle avait pu le lire. Concluons donc qu'Annclte s'en doutait, Cétait beaucoup : élevé sans culture , Germe tombé des mains de la nature , Ce couple heureux ne savait presque rien , A ses penchans se livrait sans mesure, El conservant une âme libre cl pure Faisait sans choix et le mal et le bien. Vn jour de ceux que le printemps ramène, Qui semlilait nailrc exprès pour les plaisirs, Nos deux cnfans que le destin entraîne, S'élant assis à roml)rc d'un vieux chêne, Y respiraient sousTaîle du zéphir.

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