Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE CMAMFOHT. 2()y

si bien mis en évidence le projet formel de main tenir les privilèges pécuniaires. ]M. de Chabot et M. deCastries, ayant consigjié, dansnn Mémoire, leur abandon de ces privilèges , ponr ne conser- ver que leurs droits honorifiques, n'ont pu trouver ni nobles, ni anoblis, qui voulussent signer après eux. Les gentils-hommes bretons ne nous disent- ils pas qu'il n'est pas en leur pouvoir de se dessai- sir de leurs privilèges utiles , que c'est l'héritage de leurs enfans , que ces droits seraient réclamés par eux tôt ou tard ? Kt c'est ainsi qu'ils inté- ressent leur conscience à faire de l'oppression du faible le patrimoine du fort , de l'injustice la plus révoltante un droit sacré , enfin de la tyrannie ini devoir. Je l'ai entendu.... El vous voulez que j'écrive! Ha ! je n'écriiais que pour consacrer mon mépris et mon horreur pour de pareilles ma- ximes ; je craindrais que le sentinîent de l'huma- nité ne remplît mon âme trop profondément , et ne m'inspirât une éloquence qui enflammât les esprits déjà trop échauffés ; je craindrais de faire du mal par Texcès de l'amour du bien. Je m'ef- fraie de l'avenir ; je vois mettre aux plus petits détails une suite et an intéièt qui îit'ètonncnt moi-même ; on tait des listes de ceux qui ont été pour et de ceux qui ont été contre le peuple ; on prête, on ote tour à tour tel ou tel propos, bon ou mauvais , à tel ou tel homme. Pour mon compte, j'ai nié hardiment un mot attribué à ÎM. le comte d'Antois. Ce mouvement machinai chez moi a

�� �