Page:Chamfort - Maximes, Pensées, Caractères et Anecdotes, 1796, éd. Ginguené.djvu/64

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Quant aux Caractères et Anecdotes, je n’ai pas cru devoir les diviser par chapitres. Leur mélange produit une variété que la classification eût fait disparaître. La Cour, la Ville, Hommes, Femmes, Gens de Lettres, figurent tour-à-tour & presque ensemble dans cette scène mobile, comme ils figuraient dans celle du monde, où Chamfort ayant été long-tems acteur & spectateur, était plus que personne, par sa position, à portée de saisir la ressemblance des personnages comme il l’était par son talent de les représenter dans ses peintures.

On trouvera dans cette partie beaucoup de noms connus & d’indications faciles à reconnaître ; je ne me suis cru permis ni de supprimer les uns, ni d’ôter aux autres le léger voile dont l’Auteur les avait couverts.

J’ai placé en tête de la première partie, & comme une sorte d’Avertissement de l’Auteur, une Question qu’il s’était souvent entendu faire, & ses réponses, remplies d’originalité, à cette question triviale.

Je regrette infiniment de n’avoir pas eu à ma disposition le reste de ces matériaux précieux. Peut-être serais-je parvenu à en faire à-peu-près ce que l’Auteur comptait en faire lui-même ; & cet ouvrage, devenu complet, serait un des plus piquans de ce siècle.

J’exhorte, au nom de l’Amitié, de la Philosophie & des Lettres, ceux qui peuvent posséder ce trésor, à ne le pas enfouir, & à rendre à la mémoire du malheureux Chamfort tout ce qui lui appartient.

Ginguené.