Page:Chamfort - Maximes et pensées éd. Bever.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

B. — Oui.

A. — Depuis sa disgrâce, par exemple.

B. — Je le crois : j’ai peur que ma présence ne lui rappelle l’heureux tems où nous nous rencontrions tous les jours chez le Roi.

XLIII
DU ROI DE PRUSSE ET DE DARGET.

Le Roi. — Allons, Darget, divertis-moi : conte-moi l’étiquette du Roi de France : commence par son lever.

Alors, Darget entre dans tout le détail de ce qui se fait, dénombre les officiers, les valets de chambre, leurs fonctions, etc.

Le Roi (en éclatant de rire). — Ah ! grand Dieu ! si j’étais Roi de France, je ferais un autre roi pour faire toutes ces choses-là à ma place.

XLIV
DE L’EMPEREUR ET DU ROI DE NAPLES.

Le Roi. — Jamais éducation ne fut plus négligée que la mienne.

L’Empereur. — Comment ? (à part.) Cet homme vaut quelque chose.

Le Roi. — Figurez-vous qu’à vingt ans je ne savais pas faire une fricassée de poulet ; et le peu