Page:Champlain - Oeuvres de Champlain publiées sous le patronage de l'Université Laval, Tome 1, 1870.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quois, que l’on fit passer par tous les tourments ordinaires. Voilà la paix rompue.

Émeric de Caen crut devoir en écrire aussitôt à Champlain, lui mandant que sa présence était nécessaire pour arrêter ces désordres, et en prévenir les fâcheuses conséquences. Celui-ci partit sur le champ avec Mahigan-Atic. Dès qu’il y fut arrivé, on assembla un grand conseil. Champlain leur représenta qu’ils venaient de faire, en compromettant ainsi la paix, une démarche qui pourrait leur coûter bien cher, si l’on n’y trouvait quelque remède. Il se ferait un devoir de les assister en frère, comme il l’avait déjà fait, lorsque les Iroquois leur feraient la guerre mal à propos ; mais il ne pouvait approuver qu’on allât ainsi les attaquer en pleine paix sans qu’ils eussent rien entrepris contre eux.

Après que chaque capitaine eut fait sa harangue, il fut résolu, d’un consentement unanime, que l’on renverrait l’un des prisonniers, avec le Réconcilié et deux autres sauvages ; et, «afin de mieux faire valoir leur ambassade, ils demandèrent un français pour les accompagner.» Il s’en présenta deux ou trois, entre autres Pierre Magnan, qui fut agréé de part et d’autre.

Quelques semaines après, un sauvage apporta la nouvelle que les ambassadeurs avaient été cruellement massacrés. On sut plus tard qu’un algonquin de l’Isle, pour satisfaire une vengeance personnelle, avait malicieusement fait croire aux Iroquois que cette députation n’était que pour les mieux trahir.

Les vaisseaux, à leur départ en 1627, laissèrent l’habitation assez mal approvisionnée. Il demeura