Page:Champlain - Oeuvres de Champlain publiées sous le patronage de l'Université Laval, Tome 3, 1870.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1 2

Les Voyages de Champlain.

i 6oa. vailfeaux y peuuent aller en alleu rance. Eftans eiloignez vu quart de lieuë de la cofte, nous fuîmes a vne ifle, qui s’appelle Tille Longue, qui gît noit nordeft, & fur furoueft, laquelle faiét paifage pour aller dedans la grande baye Erançoife (i), ainil nommée par le fieur de Mons.

Celte ille elt de fix licuës de long : & a en quelques endroiéts prés d’vne lieuë de large, & en d autres vn quart feulement. Elle elt remplie de quantité de bois, comme pins & boulleaux. Toute la coite elt bordée de rochers fort dangereux : & n’y a point

  • de lieu propre pour les vaiileaux, qu’au bout de

Tille quelques petites retraites pour des chalouppes, & trois ou quatre iilets de rochers, où les fauuages prennent force loups marins. Il y court de grandes marées, St principalement au petit paifage de l’ifle, qui eft fort dangereux pour les vaifeaux s’ils vouloyent fe mettre au hafard de le paifer. Du paifage de Tille Longue iifmes le nordeft deux lieuës, puis trouuâmes vne ance où les vaiifeaux peuuent ancrer en feureté, laquelle a vn quart de lieuë ou enuiron de circuit. Le fonds n’eit que vafe, 6c la terre qui Tenuironne eft toute bordée de rochers allez hauts. En ce lieu il y a vne mine d’argent trelbonne, félon le raport du mineur maiftre Simon, qui eftoit auec moy. A quelques lieuës plus outre eft aulîi vne petite riuiere, nommée du Boulay, où la mer monte demy lieuë dans les terres, à l’entrée de laquelle il y peut librement furgir des (I) Aujourd’hui la baie de Fundy. Cette baie parait avoir porté le nom de Norembegue comme nous verrons plus loin, p 31 note 4. «On ne peut deviner,» dit M. Ferla nd (Cours d Histoire, I, p. 65, note 2), «pourquoi les Anglais l’ont nommée baie de Fmfl Æ/vT " PSr ° ! m°tS qUC P°rtent d’anciennes cartes : 160