24
Les Voyages de Champlain.
1604. Margos, dont nous prifmes force petits, qui font aufîi bons que pigeonneaux. Le fieur de Poitrincourt s’y penfa efgarer : Mais en fin il reuint à noftre barque comme nous l’allions cerchant autour de iile, qui eft efloignée de la terre ferme trois lieues. Plus à l’oueft y a d’autres iiles : entre autres vne contenant fix lieues, qui s’appelle des fauuages Manthane(i), au fu de laquelle il y a entre les ifles plufieurs ports bons pour les vaifieaux. Des ifles aux Margos nous fufmes à vne riuiere en la grande terre, qui s’appelle la riuiere des Eftechemins(2), nation de fauuages ainfi nommée en leur païs : & paflames par fi grande quantité d’iiles, que n’en auons peu fçauoir le nombre, aflez belles ; contenant les vnes deux lieues les autres trois, les autres plus ou moins. Toutes ces ifles font en vn eu de fâc(3), qui contient à mon iugement plus de quinze lieux de circuit : y ayant plufieurs endrois bons pour y mettre tel nombre de vaifieaux que l’on voudra, lefquels en leur faifon font abondans en poiflon, comme mollues, faulmons, bars, harangs, flaitans, & autres poiffons en grand nombre. Faifant l’ouefl : norouefl : trois lieux par les ifles, nous entrafmes dans vne riuiere qui a prefque demye lieue de large en fon entrée, où ayans faiét vne lieue ou deux, nous y trouuafmes deux ifles : l’vne fort petite proche de la terre de l’ouefl : : & l’autre au milieu, qui peut auoir huiét ou neuf cens pas de circuit, efleuée de tous coftez de trois à quatre toifes de rochers, fors vn petit en- (i) Menane. L’auteur corrige la faute lui-même un peu plus loin, p. 46, de même que dans l’édition de 1632.
(z) La rivière Scoudic, ou de Sainte-Croix. (3) La baie de Passamaquoddi.
172