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première lettre

habiles architectes, MM.  Huyot et Gau qui en ont examiné et étudié toutes les parties, que, pendant la durée de ces gouvernements étrangers, l’art égyptien était au contraire considérablement déchu, et que, sous le rapport de la pureté des formes et de la beauté d’exécution soit des masses architecturales, soit des sculptures de détail, les édifices précités ne pouvaient soutenir le parallèle avec les palais de Karnac, de Louqsor, de Kourna, les restes du Memnonium, Médinetabou et les temples d’Ibsamboul, monuments des anciens Pharaons, et pour la plupart antérieurs de quinze siècles aux constructions Égyptio-grecques et Égyptio-romaines.

Mais les inscriptions gravées sur la statue même du Musée de Turin, indiquent assez l’époque reculée à laquelle nous devons l’attribuer. On remarque sur l’agrafe de la ceinture un cartouche-prénom (Pl. II, n°6 a), dont le premier signe, commun à tous les prénoms de rois de race égyptienne, est le caractère figuratif Soleil, suivi d’un parallélogramme dentelé[1] et d’un scarabée symbole du monde. C’est là le prénom du troisième successeur de Thoutmosis Ier, et le quatrième Roi après Aménoftep selon la Table généalogique d’Abydos. Cette statue représente donc encore un des Pharaons de

  1. Le sens de ce signe, qui est ici l’abréviation d’un groupe phonétique, est encore inconnu.