Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/123

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autres appartiennent à des rois des XVIIIe et XIXe ou XXe dynasties ; mais on n’y voit ni le tombeau de Sésostris, ni celui de Mœris. Je ne parle point ici d’une foule de petits temples et édifices épars au milieu de ces grandes choses : je mentionnerai seulement un petit temple de la déesse Hathôr (Vénus), dédié par Ptolémée-Épiphane, et un temple de Thôth près de Médinet-Habou, dédié par Ptolémée Évergète II et ses deux femmes ; dans les bas-reliefs de ce temple, ce Ptolémée fait des offrandes à tous ses ancêtres mâles et femelles, Épiphane et Cléopâtre, Philopator et Arsinoé, Évergète et Bérénice, Philadelphe et Arsinoë. Tous ces Lagides sont représentés en pied, avec leurs surnoms grecs traduits en égyptien, en dehors de leurs cartouches. Du reste, ce temple est d’un fort mauvais goût à cause de l’époque.

Le quatrième jour (hier 23), je quittai la rive gauche du Nil pour visiter la partie orientale de Thèbes. Je vis d’abord Louqsor, palais immense, précédé de deux obélisques de près de 80 pieds, d’un seul bloc de granit rose, d’un travail exquis, accompagnés de quatre colosses de même matière, et de 30 pieds de hauteur environ, car ils sont enfouis jusqu’à la poitrine. C’est encore là du Rhamsès-le-Grand. Les autres parties du palais sont des rois Mandouei, Horus et