Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/154

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vœux au renouvellement de l’année. Partant du fond de la Nubie, les miens n’en sont ni moins ardents, ni moins sincères ; je vous prie de les agréer comme un témoignage du souvenir reconnaissant que je garderai toujours de vos bontés et de cette affection toute paternelle dont vous voulez bien nous honorer mon frère et moi.

Je suis fier maintenant que, ayant suivi le cours du Nil depuis son embouchure jusqu’à la seconde cataracte, j’ai le droit de vous annoncer qu’il n’y a rien à modifier dans notre Lettre sur l’alphabet des hiéroglyphes ; notre alphabet est bon : il s’applique avec un égal succès, d’abord aux monuments égyptiens du temps des Romains et des Lagides, et ensuite, ce qui devient d’un bien plus grand intérêt, aux inscriptions de tous les temples, palais et tombeaux des époques pharaoniques. Tout légitime donc les encouragements que vous avez bien voulu donner à mes travaux hiéroglyphiques, dans un temps où l’on n’était pas universellement disposé à leur prêter faveur.

Me voici au point extrême de ma navigation vers le midi. La seconde cataracte m’arrête : d’abord par l’impossibilité de la faire franchir par mon escadre composée de sept voiles, et en second lieu, parce que la famine m’attend au-delà,