Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/158

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C’est le 1er  de ce mois que j’ai quitté Ouadi-Halfa et la seconde cataracte. Nous couchâmes à Gharbi-Serré, et le lendemain, vers midi, j’abordai sur la rive droite du Nil, pour étudier les excavations de Maschakit, un peu au midi du temple de Thôth à Ghébel-Addèh, dont j’ai parlé dans ma dernière lettre ; il fallut gravir un rocher presque à pic sur le Nil, pour arriver à une petite chambre creusée dans la montagne, et ornée de sculptures fort endommagées. Je suis parvenu cependant à reconnaître que c’était une chapelle dédiée à la déesse Anoukis (Vesta) et aux autres dieux protecteurs de la Nubie, par un prince éthiopien, nommé Pohi, lequel, étant gouverneur de la Nubie sous le règne de Rhamsès-le-Grand, supplie la déesse de faire que le conquérant foule les Libyens et les nomades sous ses sandales, à toujours.

Le 3 au matin, nous avons amarré nos vaisseaux devant le temple d’Hathôr à Ibsamboul ; j’ai déjà donné une note sur ce joli temple. J’ajouterai qu’à sa droite on a sculpté, sur le rocher, un fort grand tableau, dans lequel un autre prince éthiopien présente au roi Rhamsès-le-Grand l’emblème de la victoire (cet emblème est l’insigne ordinaire des princes ou des fils des rois) avec la légende suivante en beaux caractères hiéroglyphiques : Le Royal fils d’Ethiopie,