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ONZIÈME LETTRE.
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El-Mélissah (entre Syène et Ombos), le 10 février 1829.

Nous jouons de malheur ; depuis notre départ de Syène, à laquelle nous avons dit adieu le 8 de ce mois, nous voici au 10, et nous sommes loin d’avoir franchi la distance qui nous sépare d’Ombos, où l’on se rend d’Assouan en 9 heures par un temps ordinaire ; mais un violent vent du nord souffle sans interruption depuis trois jours, et nous fait pirouetter sur les vagues du Nil, enflé comme une petite mer. Nous avons amarré, à grand’peine, dans le voisinage de Mélissah, où est une carrière de grès sans aucun intérêt ; du reste, santé parfaite, bon courage, et nous préparant à explorer Thèbes de fond en comble, si ce n’est pas trop pour nos