Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/189

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Près de Kalabschi est l’intéressant monument de Bet-Oually, qui nous a pris les journées des 28, 29, 30 et 31 janvier jusqu’à midi. Là mes yeux se sont consolés des sculptures barbares du temple de Kalabschi, qu’on a fait riches parce qu’on ne savait plus les faire belles, en contemplant les bas-reliefs historiques qui décorent ce spéos, d’un fort beau style et dont nous avons des copies complètes. Ces tableaux sont relatifs aux campagnes contre les Arabes et des peuples africains, les Kouschi (les Éthiopiens), et les Schari, qui sont probablement les Bischari d’aujourd’hui ; campagnes de Sésostris dans sa jeunesse et du vivant de son père, comme le dit expressément Diodore de Sicile qui, à cette époque, lui fait soumettre en effet les Arabes et presque toute la Libye.

Le roi Rhamsès, père de Sésostris, est assis sur son trône dans un naos, et son fils, en costume de prince, lui présente un groupe de prisonniers arabes asiatiques. Plus loin, le Pharaon est représenté comme vainqueur, frappant lui-même un homme de cette nation, en même temps que le prince (Sésostris) lui présente les chefs militaires et une foule de prisonniers. Le roi, sur son char, poursuit les Arabes, et son fils frappe de sa hache les portes d’une ville assiégée ; le roi foule aux pieds les Arabes vaincus,