Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/216

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le Pharaon y est représenté debout, la hache d’armes sur l’épaule, recevant d’Ammon-Ra l’emblème de la vie divine, et le don de subjuguer le Nord et de vaincre le Midi. Au-dessous sont des Éthiopiens, les uns renversés, d’autres levant des mains suppliantes devant un chef égyptien, qui leur reproche, dans la légende, d’avoir fermé leur cœur à la prudence et de n’avoir pas écouté lorsqu’on leur disait : « Voici que le lion s’approche de la terre d’Éthiopie (Kousch). » Ce lion-là était le roi Horus, qui fit la conquête d’Éthiopie, et dont le triomphe est retracé sur les bas-reliefs suivants.

Le roi vainqueur est porté par des chefs militaires sur un riche palanquin, accompagné de flabellifères. Des serviteurs préparent le chemin que le cortège doit parcourir ; à la suite du Pharaon viennent des guerriers conduisant des chefs captifs ; d’autres soldats, le bouclier sur l’épaule, sont en marche, précédés d’un trompette ; un groupe de fonctionnaires égyptiens, sacerdotaux et civils, reçoit le roi et lui rend des hommages.

La légende hiéroglyphique de ce tableau exprime ce qui suit : « Le dieu gracieux revient (en Égypte), porté par les chefs de tous les pays (les nomes) ; son arc est dans sa main comme celui de Mandou, le divin seigneur de l’Égypte ; c’est le roi directeur des vigilants, qui conduit