Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/223

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Les qualifications, les titres et les diverses formes de ces trois divinités, que nous avons recueillis avec soin, jettent un grand jour sur plusieurs parties importantes du système théogonique égyptien. Il serait trop long ici d’entrer dans de pareils détails.

J’ai fait dessiner aussi une série de quatorze bas-reliefs de l’intérieur du pronaos, représentant le lever du dieu Har-Hat, identifié avec le soleil, son coucher et ses formes symboliques à chacune des douze heures du jour, avec les noms de ces heures. Ce recueil est du plus grand intérêt pour l’intelligence de la petite portion des mythes égyptiens véritablement relative à l’astronomie.

Le second édifice d’Edfou, dit le Typhonium, est un de ces petits temples nommés mammisi (lieu d’accouchement), que l’on construisait toujours à côté de tous les grands temples où une Triade était adorée ; c’était l’image de la demeure céleste où la déesse avait enfanté le troisième personnage de la Triade, qui est toujours figuré sous la forme d’un jeune enfant. Le mammisi d’Edfou représente en effet l’enfance et l’éducation du jeune Har-Sont-Tho, fils d’Har-Hat et d’Hathôr, auquel la flatterie a associé Évergète II, représenté aussi comme un enfant et partageant les caresses que les dieux de tous les ordres prodiguent au nouveau-né d’Har-Hat. J’ai fait copier