Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/224

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un assez grand nombre de bas-reliefs de ce monument du règne d’Évergète II et de Soter II.

Nos travaux terminés à Edfou, nous allâmes reposer nos yeux, fatigués des mauvais hiéroglyphes et des pitoyables sculptures égyptiennes du temps des Lagides, dans les tombeaux d’Éléthya (El-Kab), où nous arrivâmes le samedi 28 février. Nous fûmes accueillis par la pluie, qui tomba par torrents avec tonnerre et éclairs, pendant la nuit du 1er au 2 mars. Ainsi nous pourrons dire, comme le dit Hérodote du roi Psamménite : De notre temps il a plu en Haute-Égypte.

Je parcourus avec empressement l’intérieur de l’ancienne ville d’Éléthya, encore subsistante, ainsi que la seconde enceinte qui renfermait les temples et les édifices sacrés. Je n’y trouvai pas une seule colonne debout ; les Barbares ont détruit depuis quelques mois ce qui restait des deux temples intérieurs, et le temple entier situé hors de la ville. Il a fallu me contenter d’examiner une à une les pierres oubliées par les dévastateurs et sur lesquelles il restait quelques sculptures.

J’espérais y trouver quelques débris de légendes, suffisants pour m’éclairer sur l’époque de la construction de ces édifices et sur les divinités auxquelles ils furent consacrés. J’ai été assez heureux dans cette recherche pour me