Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/225

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convaincre pleinement que le temple d’Éléthya, dédié à Sévek (Saturne) et à Sowan (Lucine), appartenait à diverses époques pharaoniques ; ceux que la ville renfermait avaient été construits et décorés sous le règne de la reine Amensé, sous celui de son fils Thouthmosis III (Moeris), et sous les Pharaons Aménophis-Memnon et Rhamsès le Grand. Les rois Amyrtée et Achoris, deux des derniers princes de race égyptienne, avaient réparé ces antiques édifices, et y avaient ajouté quelques constructions nouvelles. Je n’ai rien trouvé à Éléthya qui rappelle l’époque grecque ou romaine. Le temple à l’extérieur de la ville est dû au règne de Moeris.

Les tombeaux ou hypogées creusés dans la chaîne arabique voisine de la ville, remontent pour la plupart à une antiquité reculée. Le premier que nous avons visité est celui dont la Commission d’Égypte a publié les bas-reliefs peints, relatifs aux travaux agricoles, à la pêche et à la navigation. Ce tombeau a été creusé pour la famille d’un hiérogrammate nommé Phapé, attaché au collège des prêtres d’Éléthya (Sowan-Kah). J’ai fait dessiner plusieurs bas-reliefs inédits de ce tombeau, et j’ai pris copie de toutes les légendes des scènes agricoles et autres, publiées assez négligemment. Ce tombeau est d’une très-haute antiquité. Un second hypogée,