Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/235

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de bouclier attaché à la poitrine des vaincus. Parmi les nations que le vainqueur se vante d’avoir subjuguées, j’ai lu les noms de l’Arménie, de la Perse, de la Thrace et de la Macédoine ; peut-être encore s’agit-il des victoires d’un empereur romain : je n’ai rien trouvé d’assez conservé aux environs pour éclaircir ce doute.

Le 7 mars au matin, nous fîmes une course pédestre dans l’intérieur des terres, pour voir ce qui restait encore des ruines de la vieille Tuphium, aujourd’hui Taôud, située sur la rive droite du fleuve, mais dans le voisinage de la chaîne arabique et tout près d’Hermonthis, qui est sur la rive opposée. Là existent deux ou trois salles d’un petit temple, habitées par des fellahs ou par leurs bestiaux. Dans la plus grande subsistent encore quelques bas-reliefs qui m’ont donné le mythe du temple : on y adorait la Triade formée de Mandou, de la déesse Ritho et de leur fils Harphré, celle même du temple d’Hermonthis, capitale du nome auquel appartenait la ville de Tuphium.

A midi nous étions à Hermonthis, dont j’ai parlé dans la lettre que j’écrivis après avoir visité ce lieu lorsque nous remontions le Nil pour aller à la seconde cataracte. Nous y passâmes encore quelques heures pour copier quelques bas-reliefs et des légendes hiéroglyphiques qui de-