Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comparution du roi devant le tribunal des quarante-deux juges divins qui doivent décider du sort de son âme, tribunal dont ne fut qu’une simple image celui qui, sur la terre, accordait ou refusait aux rois les honneurs de la sépulture. Une paroi entière de cette salle, dans le tombeau de Rhamsès V, offre les images de ces quarante-deux assesseurs d’Osiris, mêlées aux justifications que le roi est censé présenter, ou faire présenter en son nom, à ces juges sévères, lesquels paraissent être chargés, chacun, de faire la recherche d’un crime ou péché particulier, et de le punir dans l’âme soumise à leur juridiction. Ce grand texte, divisé par conséquent en quarante-deux versets ou colonnes, n’est, à proprement parler, qu’une confession négative, comme on peut en juger par les exemples qui suivent :

dieu (tel) ! le roi, soleil modérateur de justice, approuvé d’Ammon, n’a point commis de méchancetés.

Le fils du Soleil Rhamsès n’a point blasphémé.

Le roi, soleil modérateur, etc., ne s’est point enivré.

Le fils du Soleil Rhamsès n’a point été paresseux.

Le roi, soleil modérateur, etc., n’a point enlevé les biens voués aux dieux.