Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/281

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représentants dans d’autres tombeaux (ceux de Rhamsès-Meïamoun, etc.) trois individus toujours à teint basané, nez aquilin, œil noir et barbe touffue, mais costumés avec une rare magnificence. Dans l’un, ce sont évidemment des Assyriens : leur costume, jusque dans les plus petits détails, est parfaitement semblable à celui des personnages gravés sur les cylindres assyriens : dans l’autre, les peuples Mèdes, ou habitants primitifs de quelque partie de la Perse, leur physionomie et costume se retrouvant en effet, trait pour trait, sur les monuments dits persépolitains. On représentait donc l’Asie par l’un des peuples qui l’habitaient, indifféremment. Il en est de même de nos bons vieux ancêtres les Tamhou, leur costume est quelquefois différent ; leurs têtes sont plus ou moins chevelues et chargées d’ornements diversifiés ; leur vêtement sauvage varie un peu dans sa forme ; mais leur teint blanc, leurs yeux et leur barbe conservent tout le caractère d’une race à part. J’ai fait copier et colorier cette curieuse série ethnographique. Je ne m’attendais certainement pas, en arrivant à Biban-el-Molouk, d’y trouver des sculptures qui pourront servir de vignettes à l’histoire des habitants primitifs de l’Europe, si on a jamais le courage de l’entreprendre. Leur vue a toutefois quelque chose de flatteur et de consolant,