Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/284

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Son successeur, dont le nom monumental est Rhamerri, ne s’était probablement pas beaucoup inquiété du soin de sa sépulture : au lieu de se faire creuser un tombeau comme ses ancêtres, il trouva plus commode de s’emparer de la catacombe voisine de celle de son père, et l’étude que j’ai dû faire de ce tombeau palimpseste m’a conduit à un résultat fort important pour le complément de la série des règnes formant la 18e dynastie.

Le temps ayant causé la chute du stuc appliqué par l’usurpateur Rhamerri sur les sculptures primitives de certaines parties du tombeau qu’il voulait s’approprier je distinguai sur la porte principale les légendes d’une reine nommée Thaoser ; et le temps, faisant aussi justice de la couverte dont on avait masqué les premiers bas-reliefs de l’intérieur, a mis à découvert des tableaux représentant cette même reine, faisant les mêmes offrandes aux dieux, et recevant des divinités les mêmes promesses et les mêmes assurances que les Pharaons eux-mêmes dans les bas-reliefs de leurs tombeaux, et occupant la même place que ceux-ci. Il devint donc évident que j’étais dans une catacombe creusée pour recevoir le corps d’une reine, et je dois ajouter, d’une reine ayant exercé par elle-même le pouvoir souverain, puisque son mari, quoique por-