Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/308

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du héros égyptien, les deux plus grandes divinités de l’Égypte l’investissant des pouvoirs royaux. Amon-Ra, assisté de Mouth, la grande mère divine, remet au roi Rhamsès la faux de bataille, le type primitif de la harpé des mythes grecs, arme terrible appelée schopsch par les Égyptiens, et lui rend en même temps les emblèmes de la direction et de la modération, le fouet et le pedum, en prononçant la formule suivante :

« Voici ce que dit Amon-Ra qui réside dans le Rhamesséion : Reçois la faux de bataille pour contenir les nations étrangères et trancher la tête des impurs ; prends le fouet et le pedum pour diriger la terre de Kémé (l’Égypte). »

Le soubassement de ces deux tableaux offre un intérêt d’un autre genre : on y a représenté en pied, et dans un ordre rigoureux de primogéniture, les enfants mâles de Rhamsès-le-Grand. Ces princes sont revêtus du costume réservé à leur rang ; ils portent les insignes de leur dignité, le pedum et un éventail formé d’une longue plume d’autruche fixée à une élégante poignée, et sont au nombre de 23 ; famille nombreuse, il est vrai, mais qui ne doit point surprendre si l’on considère d’abord que Rhamsès eut, à notre connaissance, au moins deux femmes lé-