Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/462

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éclairé, car le pouvoir royal trouva un certain contre-poids dans l’influence que conservait nécessairement la classe des prêtres, réduite alors à son véritable rôle, celui d’instruire et d’enseigner en même temps les lois de la morale et les principes des arts. Thèbes resta la capitale de l’État ; mais le roi Méneï et son fils et successeur ATHOTHI jetèrent les fondements de Memphis, dont ils firent une ville forte et leur seconde capitale. Elle exista à peu de distance du Nil, et on a trouvé ses ruines dans les villages de Menf, Mokhnan, et surtout de Mit-Rhahinéh. Les anciens historiens arabes nommèrent Memphis, Mars-el-Qadiméh, pour la distinguer de Mars-el-Atiqéh (Fosthath ou le vieux Caire) et de Mars-el-Qahérah (le Caire), la capitale actuelle.

Une très-longue suite de rois succéda à Méneï ; diverses familles occupèrent le trône, et la civilisation se développa de siècle en siècle. C’est sous la IIIe dynastie que furent bâties les pyramides de Dahschour et de Sakkarah, les plus anciens monuments dans le monde connu. Les pyramides de Ghizéh sont les tombeaux des trois première rois de la Ve dynastie, nommés Souphi Ier, Sensaouphi et Mankhéri. Autour d’elles s’élèvent de petites pyramides et des tombeaux, construits en grandes pierres, qui ont servi de sépultures aux princes de la famille de ces an-