Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/465

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trône des Pharaons, c’est-à-dire des rois de race égyptienne. C’était le chef de la XVIIIe dynastie. Son règne entier et celui de ses trois premiers successeurs, Thouthmosis Ier, Thouthmosis II et Méris-Thouthmosis III, furent consacrés à reconstituer en Égypte un gouvernement régulier et à relever la nation écrasée par les longues années de la servitude étrangère.

Les Barbares avaient tout détruit, tout était par conséquent à reconstruire. Ces grands rois n’épargnèrent rien pour relever l’Égypte de son abaissement ; l’ordre fut rétabli dans tout le royaume ; les canaux furent recreusés ; l’agriculture et les arts, encouragés et protégés, ramenèrent l’abondance et le bien-être parmi les sujets, ce qui accrut et perpétua les richesses du gouvernement. Bientôt les villes furent reconstruites ; les édifices consacrés à la religion se relevèrent de toutes parts, et plusieurs des monuments qu’on admire encore sur les bords du Nil appartiennent à cette intéressante époque de la restauration de l’Égypte par la sagesse de ses rois. De ce nombre sont les monuments de Semné et d’Amada, en Nubie, et plusieurs de ceux de Karnac et de Médinet-Habou, qui sont de beaux ouvrages de Thouthmosis Ier ou de Thouthmosis III, qu’on appelait aussi Méris.

Ce roi, qui a fait exécuter les deux obélisques