Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/48

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Dans mon système, j’ai reconnu ce caractère pour M hiéroglyphique, d’abord parce que tous les autres élémens qui forment le nom de Ptolémée étant bien fixés, ce signe devait en être forcément le M ; en second lieu, parce que je le retrouvais, et avec cette même valeur, dans divers autres noms gréco-romains. On verra bientôt que, dans la lecture du nom de Ptolémée, M. le docteur Young rentre dans son système syllabique en prononçant ce caractère MA.

« Les deux plumes, ajoute-t-il, quelque puisse avoir été leur sens naturel, répondent aux trois lignes parallèles du texte enchorial, et semblent, dans plus d’une occasion, avoir été lues I ou E. »

De mon côté, j’ai assigné à ces deux plumes la valeur de l’H grec, parce que je considère ces deux plumes, ou plutôt ces deux feuilles, comme un caractère complexe formé de la duplication de la feuille simple, qui est une voyelle brève. Les deux plumes répondent assez constamment en effet, dans les noms hiéroglyphiques, soit aux diphthongues grecques ΑΙ, ΕΙ, soit aux doubles voyelles ΙΑ, ΙΟ ; et, sous le premier rapport, ce groupe hiéroglyphique a la plus grande analogie avec l’epsilon redoublé, ΕΕ, des plus anciennes inscriptions grecques. Les deux feuilles répondent aussi quelquefois à l’iota de quelques noms grecs ou romains : nouveau motif pour transcrire ce groupe, vague de sa nature, par l’ητα des Grecs, dont la prononciation antique approcha aussi certainement de celle de notre I.

M. le docteur Young a observé avec toute raison que