Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/455

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 403 )

On comprendra mieux l’accord de tous ces textes, et en même temps la raison des différences qu’ils présentent, au moyen de cet autre tableau qui complète celui de la page 330 :

Je crois que ce tableau comprend et explique toutes les différences que présentent les textes anciens. Il en est un cependant qui n’y saurait trouver place, c’est celui de l’auteur de la Vie de Pythagore, attribuée à Porphyre. Selon cet auteur, les caractères égyptiens sont de trois espèces, épistémologiques, hiéroglyphiques et symboliques[1]. Cette division annonce évidemment que l’auteur n’a rien su de ce qu’il voulait dire ; et c’est fort inutilement que plusieurs critiques habiles ont pris la peine de lui prêter une apparence de raison, à l’aide de corrections forts arbitraires. À quoi bon tant d’efforts ? Un auteur n’est-il pas jugé, quand il fait de l’écriture symbolique une classe séparée de l’hiéroglyphique ? Il serait facile de montrer que ce passage n’est qu’un extrait maladroitement fait du texte de Clément d’Alexandrie, par un compilateur qui n’en comprenait pas l’ensemble : c’est une preuve, entre bien d’autres, que le Malchus, auteur de cette Vie de Pythagore, n’a rien de commun avec le fameux Porphyre, et ne saurait avoir, à beaucoup près, l’autorité que de savants hommes lui attribuent.

Dans ce tableau analytique, l’espèce κυριολογικὴ διὰ τῶν πρώτων στοιχείων (B, b, a′) est traduite par cyriologique, formée par les premières

  1. Γραμμάτων δὲ τρισσὰς διαφορὰς (ἐξέμαθε Πυθαγορας), ἐπιστολογραφικῶν, καὶ ἱερογλυφικῶν καὶ συμβολικῶν· τῶν μὲν κοινολογουμένων κατὰ μίμηοιν, τῶν δὲ ἀλληγορουμένων κατὰ τινας αἰνιγμούς. (Vit. Pythag. §. 12)