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trée, si elles n’eussent point trouvé des citoyens de bonne volonté qui la montoient ? Braves soldats ! continuez à nous défendre, & laissez l’envie ronger son frein.

Citoyens, ou gens de couleur : dans nos îles, c’est ainsi qu’on appelle une classe d’hommes issus du commerce d’un blanc avec une négresse, ou d’une blanche avec un negre. La plupart des gens de couleur, au Cap, sont propriétaires. À ce titre, ils ont prétendu avoir le droit d’être représentés à l’assemblée nationale, ce que les blancs des îles ne vulent point, mais ce que les blancs du continent trouvent très-juste.

M. l’abbé Grégoire, qui avoit déja fait entendre les plaintes d’une caste infortunée, (les Juifs) a plaidé la cause des gens de couleur ; il a peint à sa maniere, c’est-à-dire, avec énergie & vérité, l’état d’humiliation dans lequel les blancs des îles tenoient leurs enfans ou leurs parens les gens de couleur.

« Il leur est défendu, dit-il, de prendre des noms européens, d’exerce la médecine & la chirurgie, à peine de 300 livres d’amende, ou de punition corporelle ; il leur est défendu de manger avec des blancs, d’user des mêmes étoffes, de se servir de voitures, de passer en France, de porter des armes, &c. &c.

» Il leur est ordonné de ne prendre d’autre qualification, que celle de mulâtres libres, &c.

» Quelles que soient les vertus des gens