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corps est une branche du civisme. D’après cette définition, quel est donc l’homme d’assez mauvaise foi pour oser dire que les parlemens n’ont point de civisme, que le clergé n’a point de civisme, qu’une partie de la noblesse n’a point de civisme ? Que de citoyens vous réintégrez Monsieur le raisonneur !…

CLERGÉ : un des trois ci-devant ordres qui composoient la nation. C’étoit le premier ; & quand les ouailles l’oublioient, il savoit le leur rappeller, non par esprit d’orgueil, car les membres de cet ordre, à certains égards, ont toujours vécu comme les apôtres ; mais pour réclamer leurs droits, leurs immunités, leurs priviléges, & les concessions qui leur avoient été faites. Leur conscience leur disoit sans cesse : vos droits sont divins, vos immunités immémoriales, vos priviléges légitimes, & les concessions qui vous ont été faites sont sacrées : vous devez les soutenir. Les temps sont changés. Le nouveau régime a dit : 10,000 livres de rente de droit divin sont exorbitantes, les titres des immunités, surannés ; les priviléges, contraires aux droits de l’homme ; & les concessions, usurpées ou surprises. Le clergé, en adoptant les opinions du nouveau régime, va devenir un corps de citoyens désintéressés. Il va se reposer sur nous de son bien-être, il ne se mêlera plus des biens de cette terre qui n’est qu’un passage, & les seuls biens spirituels seront de son ressort ; il s’occupera à prier le ciel de nous les dispenser. Voyez Assemblée du clergé.