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DE LA NOUVELLE-FRANCE

struction et des ports de mer, il ne négligeait rien pour encourager et activer la production et la confection dans le royaume de tout ce qui pouvait servir à l’industrie navale, tel que goudron, cordages, etc.[1] C’est donc avec joie qu’il accueillit les bonnes nouvelles communiquées par Talon, à ce propos, dans sa lettre du 4 octobre 1665. « L’espérance que vous me donnez, lui dit-il, que l’on trouvera des bois en très grande quantité propres pour la construction des vaisseaux a fort réjoui le roi, et pour en pouvoir faire un fondement assuré, Sa Majesté ordonne à M. Colbert de Terron de faire passer en Canada deux ou trois charpentiers pour bien reconnaître la qualité du bois, et si l’on y rencontrera en abondance, pour chaque membre et partie d’un navire, parce que, sur leur relation, ou Sa Majesté pourrait bien faire bâtir pour son compte dans le pays, ou au moins fera tailler et préparer le plus grand nombre de ces membres et pièces qu’il sera possible pour les apporter dans ses ateliers de marine en France, pour les employer au bâtiment de ses vaisseaux. »

La lettre de Colbert traitait encore quelques autres sujets dont nous aurons à nous occuper ultérieurement.

Lorsque Talon répondit au ministre, le 12 et le 13 novembre 1666, il était en mesure de le satisfaire sur bien des points. D’abord, comme nous l’avons vu précédemment, la colonisation promettait beaucoup. Trois villages étaient en voie de formation près de Québec ; plusieurs officiers et un grand nombre de soldats de Carignan semblaient tout disposés à devenir habitants du Canada. La culture du chanvre était commencée et

  1. — Clément, Histoire de Colbert, I, p. 401.