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JEAN TALON, INTENDANT

deuxième fois seulement, depuis que les règlements de l’intendant avaient été enregistrés. MM. de Tracy, de Courcelle et Talon étaient présents, ainsi que MM. de Villeray, de Tilly, Damours, de Gorribon et de la Tesserie. Il n’y avait rien d’important à l’ordre du jour, et le Conseil, ayant disposé de deux ou trois requêtes, allait s’ajourner, lorsque M. Talon présenta un écrit dont la teneur et l’intention durent jeter un froid dans l’assemblée. Voici le texte de ce document, tel qu’il se lit au registre original des insinuations du Conseil Souverain : “ Sur les différents avis qui nous ont été donnés (ici deux lignes, dans le document original, sont raturées de manière à les rendre indéchiffrables)[1], dans quelques assemblées qui se sont tenues dans les derniers jours du carnaval, qu’ils avaient pris de là la résolution de rompre les assemblées des pieuses femmes ou filles qu’ils avaient coutume de convoquer sous le nom de Sainte-Famille ; nous, estimant à propos de faire cesser non seulement tous les justes sujets de scandale, mais aussi les prétextes pour peu spécieux qu’ils puissent être, requérons qu’il soit nommé par le Conseil un ou deux commissaires pour informer des désordres qui se sont commis dans les dites assemblées[2],

  1. — On verra plus loin l’explication de cette rature. Disons tout de suite que ces deux lignes devraient se lire à peu près comme suit : « que Messire François de Laval, évêque de Pétrée, et les prêtres du séminaire s’étaient trouvés mal édifiés par ce qui s’est passé… »
  2. — « Dans les dites assemblées », c’est-à-dire « dans les assemblées tenues dans les derniers jours du carnaval », et non pas dans les » assemblées de pieuses femmes ou filles ». Nous mettons nos lecteurs en garde contre cette équivoque dont M. l’abbé Faillon a été victime. En effet, il parle des