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JEAN TALON, INTENDANT

Cet édit avait pour objet à la fois de confirmer par l’autorité royale l’établissement du séminaire de Québec que Mgr  de Laval venait de fonder (26 mars 1663), et de fixer les dîmes au treizième en les affectant à l’entretien du séminaire et du clergé, tel que le désirait l’évêque de Pétrée. « Savoir faisons, disait Louis XIV, qu’après avoir examiné en notre conseil le dit acte d’établissement et d’érection du dit séminaire, nous n’y avons rien trouvé que d’avantageux à la gloire de Dieu et au bien de nos sujets, qu’à ces fins nous l’avons agréé et agréons, confirmé et confirmons par ces présentes, et en ce faisant ordonné, suivant et au désir du dit acte, que toutes les dîmes, de quelque nature qu’elles puissent être, tant de ce qui vient par le travail des hommes que de ce que la terre produit d’elle-même, se payeront seulement de treize une et seront destinées et affectées irrévocablement pour toujours à la fondation et à l’entretien de ce séminaire et clergé… voulant et entendant derechef que le dit clergé et séminaire jouisse de la totalité des dîmes, grosses et menues, anciennes et nouvelles, de tous les fruits généralement quelconques et sans aucune distinction, qui proviendront sur toutes les terres dans le dit pays de la Nouvelle-France[1]. »

Mais les habitants de la colonie, jusque-là desservis gratuitement par les missionnaires, réclamèrent contre l’établissement de cette redevance, qui était cependant bien nécessaire pour le soutien du clergé séculier. Mgr  de Laval temporisa le plus possible, accorda des exemptions et multiplia les délais. De sorte que

  1. Édits et Ordonnances, Vol. I, p. 36.