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DE LA NOUVELLE-FRANCE

représentations dramatiques et littéraires, congrégation, tout s’y trouve[1]. » Quelques-unes des séances publiques données au collège des Jésuites sont restées célèbres. Mentionnons « la réception de Mgr  le vicomte d’Argenson à son entrée au gouvernement de la Nouvelle-France, » et la soutenance philosophique du 2 juillet 1666. MM. de Tracy, de Courcelle et Talon assistaient à cette solennité collégiale. Les jeunes Louis Jolliet et Pierre de Francheville s’y distinguèrent et répondirent remarquablement aux questions et objections posées sur toute la logique. À l’instar de ce qui se faisait souvent en France, Talon intervint dans la soutenance et fit briller son savoir. « Il argumenta très bien, » constate le Journal des Jésuites.

Nous avons vu que Colbert et Talon recommandaient instamment à l’évêque et au clergé de travailler à la francisation des jeunes sauvages. En 1668 Mgr  de Laval voulut déférer à ce désir, et c’est ce qui donna lieu à la fondation du petit séminaire de Québec. L’évêque de Pétrée se dit que, pour réussir dans l’œuvre difficile qu’on lui proposait, il fallait mêler les enfants sauvages aux enfants français. Il retira donc du collège des Jésuites un certain nombre d’élèves dont il payait la pension en tout ou en partie, et il les logea en compagnie de quelques jeunes sauvages[2], dans une maison

  1. Les Jésuites et la Nouvelle-France, I, p. 216, — En 1665 le P. Claude Dablon était professeur d’humanités et de rhétorique, le P. Claude Pijart, professeur de philosophie, Amador Martin et Charles Pouspot, candidati societatis adolescentes, professeurs de grammaire. Un frère coadjuteur était chargé de la petite école. (Ibid. p. 212).
  2. Vie de Mgr  de Laval, par l’abbé Auguste Gosselin, vol. I, p. 559.