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JEAN TALON, INTENDANT

sur le front des catéchumènes l’eau régénératrice ; et l’intendant donna aux sauvages, pour célébrer ce beau jour, un somptueux festin. Au mois de septembre 1671, les Ursulines avaient sous leurs soins plus de cinquante petites sauvagesses.

À Montréal les Sulpiciens et les Sœurs de la Congrégation s’occupaient de la même œuvre. Talon louait le zèle avec lequel M. de Queylus « retirait les enfants des sauvages qui tombent en captivité dans les mains des Iroquois pour les faire élever, les garçons dans son séminaire, et les filles chez des personnes de même sexe qui forment à Montréal une espèce de congrégation pour enseigner à la jeunesse, avec les lettres et l’écriture, les petits ouvrages de main[1]. » Il demandait en même temps à Colbert d’écrire quatre lignes à M. de Queylus pour lui marquer la satisfaction du roi. La congrégation dont l’intendant parlait dans cette lettre était celle de la sœur Bourgeois. Talon, de concert avec Mgr  de Laval et M. de Courcelle, recommanda qu’il lui fût octroyé des lettres patentes royales, qu’elle reçut effectivement au mois de juin 1671.

La question d’éducation était l’une de celles qui inspiraient à Talon le plus de sollicitude. Il se réjouissait de voir les jeunes canadiens se tourner vers l’étude. « Les jeunes gens du Canada, écrivait-il, se dénouent et se jettent dans les écoles pour les sciences, dans les arts, les métiers et surtout dans la marine, de sorte que,

  1. — Talon à Colbert, 10 nov. 1670. — Arch. prov., Man. N. F., 1ère série, vol. I. — La princesse de Conti avait voulu être l’une des bienfaitrices de cette œuvre. Elle avait donné à Talon pour cette fin, une première somme de 1200 livres en 1669.