Page:Chapman - Le Lauréat (critique des œuvres de M. Louis Fréchette), 1894.djvu/17

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Quelques citations, pour comparer, feront comprendre mieux qu’une colonne d’explications les liens d’affinité qui unissent les deux géants dont je veux parler :


CHAPMAN


Il est plein de sève et de force ;
L’ouragan ne peut le plier ;
Pourtant les fibres de son torse
Sont aussi souples que l’acier.


FRÉCHETTE


La sève des puissants filtrait sous son écorce ;
Pourtant, pendant la rafale ébranlait ses arceaux,
Le vieux géant n’avait — suave dans sa force
Que des murmures doux comme un chant de berceaux.


CHAPMAN


Il peut protéger de son ombre
Le troupeau le plus populeux ;
En été, des oiseaux sans nombre
Chantent sur son front onduleux.


FRÉCHETTE


Sous ses rameaux touffus flottaient des ombres douces ;
Et quand midi flambait, largement abrité,
Maint troupeau, sommeillant dans la fraîcheur des mousses,
Sous sa voûte oubliait les ardeurs de l’été.


CHAPMAN

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Les oiseaux s’en viennent en foule
Saluer ses beaux rameaux verts,
Et, dans l’ombre qu’il leur déroule,
Jusqu’au soir lui disent des vers.