Quelques citations, pour comparer, feront comprendre mieux qu’une colonne d’explications les liens d’affinité qui unissent les deux géants dont je veux parler :
Il est plein de sève et de force ;
L’ouragan ne peut le plier ;
Pourtant les fibres de son torse
Sont aussi souples que l’acier.
La sève des puissants filtrait sous son écorce ;
Pourtant, pendant la rafale ébranlait ses arceaux,
Le vieux géant n’avait — suave dans sa force —
Que des murmures doux comme un chant de berceaux.
Il peut protéger de son ombre
Le troupeau le plus populeux ;
En été, des oiseaux sans nombre
Chantent sur son front onduleux.
Sous ses rameaux touffus flottaient des ombres douces ;
Et quand midi flambait, largement abrité,
Maint troupeau, sommeillant dans la fraîcheur des mousses,
Sous sa voûte oubliait les ardeurs de l’été.
Les oiseaux s’en viennent en foule
Saluer ses beaux rameaux verts,
Et, dans l’ombre qu’il leur déroule,
Jusqu’au soir lui disent des vers.