Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/155

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Sur cette onde où parfois plus d’un peuple chavire,
Nul ouragan ne peut renverser ce navire,
Et lorsque ses couleurs ne sont plus qu’un lambeau,
Quand ses mâts sont rompus et ses vergues brisées,
C’est qu’il doit aussitôt sur des eaux apaisées
Apparaître plus fort, plus brillant et plus beau.

Le vaste voilier suit un vaste itinéraire ;
Et que le vent lui soit favorable ou contraire,
Il traverse sans fin l’espace illimité.
Il est à tous les yeux la joie et l’espérance,
Il est le fier essor, il est l’élan immense
Du progrès souverain et de la liberté.
 
Aventurier du rêve, il aime la tempête,
Et les jours de combat sont pour lui jours de fête ;
Il se plaît aux assauts du ressac mugissant,
Et vogue avec le juste et le bien pour cuirasse,
Derrière lui laissant une profonde trace
Où se joue un rayon de gloire éblouissant.