Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/180

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Le livre ! c’est l’ami qui ne trahit jamais,
C’est le guide qui fait gravir tous les sommets,
Le conseiller muet dont la sagesse étonne ;
C’est un baume du cœur, c’est le pain de l’esprit,
Le seul vin du reclus, le seul bien du proscrit,
Le flambeau sans lequel l’homme hésite et tâtonne.

C’est l’apôtre enseignant la jeune humanité,
Le champion du droit et de la liberté,
La torche radieuse éclairant chaque rive,
Le fil que le marcheur tient dans sa main la nuit,
Un des rayons divins qui dissipent l’ennui ;
Dans le désert des jours c’est la source d’eau vive.

C’est le chêne feuillu, le bel arbre vermeil,
Où, pour se reposer des ardeurs du soleil,
Chacun s’en vient s’asseoir, jeune ou vieux, mère ou vierge ;
C’est le levier puissant qui doit tout soulever,
C’est le mât sur lequel peut encor se sauver
Le naufragé du sort que le doute submerge.